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L’Association Marie Arche d’Alliance

La dénomination de l’Association Marie-Arche d’Alliance est née d’un songe vécu

à Medjugorje en 1996. Sa naissance est le fruit de la prière et de nombreux voyages entre

Lourdes et Medjugorje.

Dans les litanies de la Vierge Marie, la piété chrétienne s’adresse à Elle en l’invoquant

comme « Arche de l’Alliance».

Aussi, je vous invite à parcourir cette très belle homélie du Pape Benoît XVI en l’Eglise

paroissiale San Tommaso da Villanova à Castel Gandolfo le 15 août 2011.

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Le Saint-Siège

MESSE EN LA SOLENNITÉ
DE L’ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Église paroissiale San Tommaso da Villanova, Castel Gandolfo
Lundi 15 août 2011

Chers frères et soeurs,
Nous sommes réunis une fois de plus pour célébrer l’une des fêtes les plus antiques et les plus
aimées dédiées à la Très Sainte Vierge Marie: la fête de son Assomption à la gloire du Ciel, corps
et âme, c’est-à-dire de tout son être humain, dans l’intégrité de sa personne. Ainsi nous est
donnée la grâce de renouveler notre amour à Marie, de l’admirer et de la louer pour les «grandes
choses» que le Tout-Puissant a faites pour Elle et a opérées en Elle.
En contemplant la Vierge Marie, une autre grâce nous est donnée: celle de pouvoir voir également
notre vie en profondeur. Oui, car notre existence quotidienne elle aussi, avec ses problèmes et
ses espérances, reçoit une lumière de la Mère de Dieu, de son parcours spirituel, de son destin de
gloire: un chemin et un objectif qui peuvent et qui doivent devenir, d’une certaine façon, notre
même chemin et notre même objectif. Nous nous laissons guider par les passages de l’Ecriture
Sainte que nous propose la liturgie d’aujourd’hui. Je voudrais m’arrêter en particulier sur une
image que nous trouvons dans la première lecture, tirée de l’Apocalypse, et à laquelle fait écho
l’Evangile de Luc: c’est-à-dire celle de l’arche.
Dans la première lecture, nous avons entendu: «Alors s'ouvrit le temple de Dieu, dans le ciel, et
son arche d'alliance apparut, dans le temple» (Ap 11, 19). Quelle est la signification de l’arche?
Qu’est-ce qui apparaît? Pour l’Ancien Testament, elle est le symbole de la présence de Dieu
parmi son peuple. Mais désormais, le symbole a laissé la place à la réalité. Ainsi, le Nouveau
Testament nous dit que la véritable arche de l’alliance est une personne vivante et concrète: c’est
la Vierge Marie. Dieu n’habite pas un meuble, Dieu réside dans une personne, dans un coeur:
Marie, Celle qui a porté dans son sein le Fils éternel de Dieu fait homme, Jésus, notre Seigneur et
Sauveur. Dans l’arche — comme nous le savons — étaient conservées les deux tables de la loi
de Moïse, qui manifestaient la volonté de Dieu de conserver l’alliance avec son peuple, en
indiquant les conditions pour être fidèles au pacte de Dieu, pour être conformes à la volonté de
Dieu et ainsi, également, à notre vérité profonde. Marie est l’arche de l’alliance car elle a accueilli
en elle Jésus; elle a accueilli en elle la Parole vivante, tout le contenu de la volonté de Dieu, de la
vérité de Dieu; elle a accueilli en elle Celui qui est l’alliance nouvelle et éternelle, qui a culminé
dans le don de son corps et de son sang: un corps et un sang reçus de Marie. C’est donc à juste
titre que la piété chrétienne, dans les litanies en l’honneur de la Vierge, s’adresse à Elle en
l’invoquant comme Foederis Arca, c’est-à-dire «arche de l’alliance», arche de la présence de
Dieu, arche de l’alliance d’amour que Dieu a voulu établir de façon définitive avec toute l’humanité
dans le Christ.
Le passage de l’Apocalypse veut indiquer un autre aspect important de la réalité de Marie. Arche
vivante de l’alliance, Elle possède un destin de gloire extraordinaire, car elle est unie de façon si
étroite au Fils qu’elle a accueilli dans la foi et engendré dans la chair, qu’elle en partage
pleinement la gloire au ciel. C’est ce que nous suggèrent les paroles que nous avons entendues:
«Un signe grandiose apparut au ciel: une Femme! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds
et douze étoiles couronnent sa tête; elle est enceinte... la Femme mit au monde un enfant mâle,
celui qui doit mener toutes les nations...» (12, 1-2; 5). La grandeur de Marie, Mère de Dieu pleine
de grâce, pleinement docile à l’action de l’Esprit Saint, vit déjà dans le Ciel de Dieu de toute sa
personne, corps et âme. Saint Jean Damascène, en se référant à ce mystère, affirme dans une
homélie célèbre: «Aujourd’hui la sainte et l’unique Vierge est amenée au temple céleste...
Aujourd’hui l’arche sacrée et vivante du Dieu vivant, celle qui a porté dans son sein son Auteur, se
repose dans le temple du Seigneur non fait de main d’homme...» (Deuxième homélie sur la
dormition, 2, PG 96, 723) et poursuit: «Il fallait que celle qui avait donné asile au Verbe divin dans
son sein, vînt habiter dans les tabernacles de son Fils... Il fallait que l’Epouse que le Père s’était
choisie vînt habiter au ciel la demeure nuptiale» (ibid., 14, PG 96, 742). Aujourd’hui, l’Eglise
chante l’amour immense de Dieu pour sa créature: elle l’a choisie comme véritable «arche de
l’alliance», comme Celle qui continue à engendrer et à donner le Christ Sauveur à l’humanité,
comme Celle qui partage au Ciel la plénitude de la gloire et jouit du bonheur même de Dieu et,
dans le même temps, nous invite également à devenir, de notre modeste façon, une «arche» dans
laquelle est présente la Parole de Dieu, qui est transformée et vivifiée par sa présence, lieu de la
présence de Dieu, afin que les hommes puissent rencontrer dans l’autre homme la proximité de
Dieu et vivre ainsi en communion avec Dieu et connaître la réalité du Ciel.
L’Evangile de Luc que nous venons d’écouter (cf. Lc 1, 39-56), nous montre cette arche vivante,
qu’est Marie, en mouvement: ayant quitté sa maison de Nazareth, Marie se met en route vers la
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montagne pour rejoindre en hâte une ville de Juda et se rendre à la maison de Zacharie et
Elisabeth. Il me semble important de souligner l’expression «en hâte»: les choses de Dieu
méritent qu’on se hâte; je dirais même que les seules choses au monde qui méritent que l’on se
hâte sont précisément celles de Dieu, qui revêtent un caractère de véritable urgence pour notre
vie. Alors Marie entre dans cette maison de Zacharie et Elisabeth, mais elle n’y entre pas seule.
Elle y entre en portant dans son sein son fils, qui est Dieu lui-même fait homme. Il est certain
qu’on l’attendait, ainsi que son aide, dans cette maison, mais l’évangéliste nous fait comprendre
que cette attente renvoie à une autre, plus profonde. Zacharie, Elisabeth et le petit Jean-Baptiste
sont, en effet, le symbole de tous les justes d’Israël, dont le coeur, riche d’espérance, attend la
venue du Messie sauveur. Et c’est l’Esprit Saint qui ouvre les yeux d’Elisabeth et qui lui fait
reconnaître en Marie la véritable arche de l’alliance, la Mère de Dieu, qui vient lui rendre visite. Et
ainsi, la parente âgée l’accueille en poussant «un grand cri»: «Bénie es-tu entre les femmes, et
béni le fruit de ton sein! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur?»
(Lc 1, 42-43). C’est le même Esprit Saint qui, devant Celle qui porte le Dieu fait homme, ouvre le
coeur de Jean-Baptiste dans le sein d’Elisabeth. Elisabeth s’exclame: «Car, vois-tu, dès l'instant
où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein» (v. 44). Ici,
l’évangéliste Luc utilise le terme «skirtan», c’est-à-dire «sautiller», le même terme que nous
trouvons dans l’une des plus anciennes traductions grecques de l’Ancien Testament pour décrire
la danse du Roi David devant l’arche sainte qui est enfin revenue dans sa patrie (2 S 6, 16). Dans
le sein de sa mère, Jean-Baptiste danse devant l’arche de l’Alliance, comme David; et il reconnaît
ainsi: Marie est la nouvelle arche de l’alliance, devant laquelle le coeur exulte de joie, la Mère de
Dieu présente dans le monde, qui ne garde pas pour elle cette divine présence, mais l’offre en
partageant la grâce de Dieu. Et ainsi — comme le dit la prière — Marie est réellement «causa
nostrae laetitiae», l’«arche» dans laquelle le Sauveur est réellement parmi nous.
Chers frères! Nous parlons de Marie mais, dans un certain sens, nous parlons également de
nous, de chacun de nous: nous aussi sommes les destinataires de l’amour immense que Dieu a
réservé — certes, de façon absolument unique et irremplaçable — à Marie. En cette solennité de
l’Assomption, tournons notre regard vers Marie: Elle nous ouvre à l’espérance, à un avenir plein
de joie, et nous enseigne la voie pour y parvenir: accueillir dans la foi son Fils; ne jamais perdre
l’amitié avec Lui, mais nous laisser illuminer et guider par sa parole; le suivre chaque jour, même
dans les moments où nous sentons que nos croix deviennent lourdes. Marie, l’arche de l’alliance
qui est dans le sanctuaire du Ciel, nous indique avec une clarté lumineuse que nous sommes en
chemin vers notre véritable Maison, la communion de joie et de paix avec Dieu. Amen!
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana
 

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